Le mois de septembre éveille en nous des souvenirs tragiques et douloureux. Aujourd’hui, nous commémorons l’assassinat d’Amiot Métayer, dit Cubain, survenu le 21 septembre 2003, et celui de Wilfort Ferdinand, alias Tiwil, qui a été abattu le 16 septembre 2025. Bien que ces événements se déroulent à plus de deux décennies d’intervalle, leur proximité dans le calendrier ne peut s’empêcher d’interroger : s’agit-il d’une coïncidence ou d’un signe annonciateur d’une spirale de violence qui se renforce ?
Amiot Métayer : Une Mort qui a Marqué l’Histoire
Amiot Métayer, figure emblématique du quartier de Raboteau, a été assassiné dans des circonstances atroces. Son corps a été retrouvé à Gros-Morne-Saint-Marc, criblé de balles et mutilé, un acte brutal qui a plongé la ville dans le chaos. La colère populaire a rapidement éclaté, entraînant des actes de violence qui ont culminé avec le renversement du président Jean-Bertrand Aristide en février 2004. La peur et l’instabilité qui ont suivi ont laissé des cicatrices indélébiles sur la conscience collective.
Wilfort Ferdinand : Une Figure Politique Abattue
Le récent assassinat de Wilfort Ferdinand, alias Tiwil, aux Gonaïves, ne fait qu’ajouter à l’atmosphère de terreur qui plane sur la ville. Tiwil, connu pour son engagement politique, a été tué alors qu’il se trouvait dans un véhicule avec un accompagnateur non identifié. Les témoins parlent d’assaillants lourdement armés, et la réaction immédiate de la population a été celle d’une indignation profonde, avec des manifestations appelant à la justice. Le militant Djerry Bien-aimé a dénoncé le nouveau DDA de la police comme étant complice de cet acte odieux.
Ces deux assassinats, bien que séparés par plus de vingt ans, soulèvent des questions troublantes. La similitude des circonstances, associée à la récurrence de la violence dans ce mois de septembre, laisse penser à un schéma inquiétant. La ville des Gonaïves, déjà en proie à une montée alarmante des meurtres, pourrait-elle être au seuil d’une nouvelle flambée de violence ?
Alors que l’année scolaire 2025/2026 se prépare à rouvrir ses portes le 3 octobre prochain, la tension palpable au sein de la population pourrait mener à des manifestations massives. La colère et l’angoisse des citoyens face à cette insécurité grandissante sont compréhensibles.
Il est crucial de se questionner : que devons-nous faire pour briser ce cycle de violence ? Comment restaurer la paix et la sécurité dans nos communautés ? Les jours à venir s’annoncent incertains pour la cité de l’indépendance.
Attendons de voir comment l’histoire se réécrit, mais ne perdons pas de vue notre responsabilité collective de faire entendre notre voix et de réclamer justice pour ceux qui ont été injustement abattus.
La mémoire de ces deux hommes doit nous pousser à agir et à ne jamais oublier que derrière chaque chiffre se cache une vie, une famille, une communauté. C’est à nous, citoyens, de veiller à ce que leur héritage ne soit pas celui de la violence, mais celui de l’espior et de la résistance.
Me. Alexandre Raymond (Joël)
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